Aujourd’hui, nous allons étudier ensemble les différentes écritures en rōmaji. Après avoir étudié tout ce qu’il y avait à savoir les katakana, sur les hiragana et enfin les kanji, il est grand temps de nous pencher sur les différentes écritures en rōmaji.
Bien évidemment, j’espère que vous vous souvenez de ce que je vous avais dit auparavant qu’une langue s’apprend dans son système d’écriture. Ainsi le japonais, vous le savez maintenant, s’écrit en hiragana, en katakana et en kanji. D’ailleurs, une fois ce cours terminé, lorsque nous passerons à la suite et que nous aborderons le système numérique japonais, puis la grammaire à partir de la deuxième saison, puis la conjugaison dans la troisième saison…, tous les cours seront intégralement faits en japonais. Les explications seront, bien entendu, en français mais toutes les phrases d’exemples, le vocabulaire… seront écrits en japonais. C’est pourquoi vous vous devez, pour aborder sereinement la deuxième saison, connaître sur le bout des doigts vos kana et tous les kanji jusqu’alors.
Donc, pourquoi ai-je écrit cette leçon qui parlent de rōmaji ? Parce que les rōmaji peuvent éventuellement vous être utiles, et ce pour plusieurs raisons. Par exemple, si vous avez envie de montrer fièrement à votre famille ou à votre petit copain ou petite copine vos connaissances en japonais, vous pourrez utiliser les rōmaji pour leur expliquer un peu comment se prononce tel kana ou tel kanji. Vous avez également le Kanji To Kana, l’ouvrage indispensable pour tous les amoureux de la langue japonaise, qui utilise les rōmaji.
Nous avons déjà vu les rōmaji dans le cours sur les syllabaires japonais où je les avais utilisés pour vous indiquer les prononciations des différents kana et j’avais également fait un cours de présentation sur le sujet. Mais ici, nous allons voir les rōmaji plus en détails.
Il faut déjà savoir, qu’en japonais, nous utilisons 22 rōmaji. Voilà ! Sur les 26 lettres de l’alphabet latin, nous n’en utilisons que 22 pour retranscrire les sons propres à la langue japonaise. Par exemple :
– Nous n’utilisons pas le L, ni le Q, ni le X.
– Les sons か (ka), き (ki), く (ku), け (ke), こ (ko) se font avec la lettre K donc nous n’avons pas besoin du C, ni du Q.
– Par contre, la lettre C sera utilisée pour retranscrire les sons ちゃ (cha), ち (chi), ちゅ (chu), ちぇ (che), ちょ (cho). N’oubliez pas que ces sons se prononcent comme si nous avions un « t » devant.
– Les sons en « L » n’existent pas en japonais et les sons en « X » n’existent pas non plus.
La lettre V également n’existe pas en japonais, pourtant nous avons vu dans le cours sur les nouvelles combinaisons de kana que les japonais étaient parvenus à créer les sons en « V » pour retranscrire un bon nombre de mots étrangers. Pour rappel : ヴァ, ヴィ, ヴ, ヴェ, ヴォ.
Ainsi, nous pouvons considérer que nous utilisons au total 23 rōmaji dont 22 qui sont utilisé pour 99% des mots étrangers à retranscrire.
Nous avons également deux diacritiques que nous allons pouvoir retranscrire en rōmaji.
Pour rappel, un diacritique est un signe accompagnant une lettre ou un graphème pour en modifier le son correspondant ou distinguer le mot qui l’inclut d’un autre mot homonyme. Pour faire plus simple, c’est tout ce qui concerne les accents. Par exemple, en français nous avons la lettre « e » qui se prononce [ø] ; si nous lui mettons un accent aigu, cela devient un « é » qui se prononce [e], si nous lui mettons un accent grave, cela devient un « è » qui se prononce [ε]. Dans la leçon du jour, les deux diacritiques en question sont le petit tiret que nous pouvons trouver sur certaines lettres. Par exemple, dans le mot rōmaji, vous avez un petit tiret sur le « ō », voici le premier diacritique. Quant au deuxième, il s’agit de l’accent circonflexe. Nous verrons plus en détail de quoi il retourne.
Jusqu’à présent, tous les mots que nous avons écrits en rōmaji repose sur un système qu’on appelle le système Hepburn, du nom d’un japanologue américain, de son nom complet James Curtis Hepburn, qui créa dans le milieu du 19ème siècle le tout premier dictionnaire pour retranscrire la langue japonaise selon l’alphabet latin. Ce dictionnaire utilise les consonnes anglaises (b, d, f, g, h, j, k, m, n, p, r, s, t, (v), w, y, z) et les voyelles italiennes (a, i, u, e, o), sachant que la lettre « u » en italien se prononce comme le « ou » français et que la lettre « e » se prononce comme le « é » français. James Curtis Hepburn a ainsi créé un système facile à lire pour tous et qui permet donc de déchiffrer l’écriture japonaise pour les néophytes.
En japonais, son dictionnaire se nomme Hebon shiki rōmaji, « Hebon » étant le nom katakanisé « Hepburn ».
Maintenant, nous allons voir qu’il existe un autre système d’écriture qui va peut-être vous paraître un peu bizarre, un système beaucoup plus proche du japonais qui s’appelle le système kunrei ; et que les japonais eux-mêmes appellent le kunrei shiki rōmaji.
Ce système est plus proche de la phonétique de la langue japonaise et il est aussi bien plus logique que le système Hepburn. Toutefois, il est moins facile à appréhender et n’est donc pas le plus utilisé bien qu’il soit le plus pratique quand il s’agira d’utiliser le clavier japonais.
Sur ce, il est temps de voir plus en détail les ressemblances et les différences entre le système Hepburn et le système kunrei.
Nous allons faire un petit tableau reposant sur trois lignes avec, de haut en bas, les kana, le système Hepburn et le système kunrei. Voyons déjà comment sont retranscrit quelques kana, parmi les plus simples :
Kana : かきぐまもに
Hepburn : kakigumamoni
Kunrei : kakigumamoni
Ci-dessus, nous pouvons constater que tous les kana de la ligne des か, de la ligne des が et de la ligne des ま sont retranscrit exactement de la même manière aussi bien en système Hepburn qu’en système Kunrei.
Ainsi, les kana か, き, く, け, こ et les kana が, ぎ, ぐ, げ, ご et les kana ま, み, む, め, も, parmi tant d’autres, seront retranscrit pareillement autant en système Hepburn qu’en système Kunrei.
Voyons maintenant comment sont retranscrit d’autres kana :
Kana : しちつふじぢづ
Hepburn : shichitsufujijizu
Kunrei : sitituhuzidizu
À partir de là, nous pouvons observez des différences notables. Les sons en « shi » en système Hepburn deviennent des sons en « si » en système kunrei, les sons en « chi » et « tsu » en système Hepburn deviennent des sons en « ti » et « tu », les sons en « fu » deviennent « hu » et les sons en « ji » deviennent « zi ».
Cela étant dit, nous savons que, lorsque certains kana prennent un dakuten, leur prononciation change. Ainsi, le kana し (« shi » en système Hepburn) devient じ (« ji » en système Hepburn). En système kunrei, si nous reprenons l’exemple précédent, nous avons donc le son « si » qui devient « zi ».
Maintenant, voyons le son « ji » mais qui s’écrit comme cela en japonais ぢ. En système kunrei, cela nous donne le son « di ». Le son « zu » qui s’écrit comme cela en japonais づ. En système kunrei, cela nous donne le son « du ».
Pour mieux comprendre le système kunrei, je vous mets ci-dessous un petit tableau. En fait, le système kunrei fonctionne selon les lignes du tableau.
Pour vous donner un exemple plus concret avec un mot typiquement japonais, par exemple le mot ふじ qui veut dire « la glycine », voici ci-dessous comment nous l’écririons en kana, en Hepburn, en kunrei :
Kana : ふじ
Hepburn : fuji
Kunrei : huzi
Si vous montrez à un japonais le mot huzi en kunrei, il comprendra. Bien que le système Hepburn soit bien plus facile pour nous autres occidentaux.
Un autre exemple avec le mot ふじんざっし qui veut dire « le magazine féminin », voici ci-dessous comment nous l’écririons en kana, en Hepburn, en kunrei :
Kana : ふじんざっし
Hepburn : fujinzasshi
Kunrei : huzinzassi
Maintenant que tout cela a été bien compris, nous pouvons monter d’un cran et voir comment sont retranscrit les nouvelles combinaisons :
Kana : きゃしゃしゅしょちゃちゅちょじゃじゅじょ
Hepburn : kyashashushochachuchojajujo
Kunrei : kyasyasyusyotyatyutyozyazyuzyo
Vous constaterez que, encore une fois, le système kunrei suit le tableau que je vous ai indiqué plus haut.
Pour vous donner un exemple plus concret avec un mot typiquement japonais, par exemple le mot じょうしゃけん qui veut dire « le billet de transport », voici ci-dessous comment nous l’écririons en kana, en Hepburn et en kunrei :
Kana : じょうしゃけん
Hepburn : jōshaken
Kunrei : zyousyaken
Voilà ! Il est possible de trouver des dictionnaires en purement japonais avec le système kunrei où vous avez des mots comme じょうしゃけん qui sont écrit zyousyaken, et où vous n’avez pas le système Hepburn donc vous devez bien maîtriser le système kunrei pour bien comprendre ce système d’écriture en rōmaji. Toutefois, comme je vous l’ai dit plus haut, le système kunrei n’est pas le plus répandu en occident mais si cela vous intéresse vraiment de maîtriser à fond les deux systèmes d’écriture en rōmaji, vous pouvez toujours essayer d’en trouver sur un site comme Amazon, la Fnac ou Decitre. Avec un peu de chance, vous y trouverez votre bonheur.
Donc, pour résumer, le système Hepburn est beaucoup plus utilisé car bien plus facile à appréhender, notamment au niveau de la phonétique tandis que le système kunrei est beaucoup plus fidèle aux syllabaires japonais pour les retranscrire en rōmaji.
Cela dit, comprenez bien qu’il n’existe aucune règle disant qu’il vaut mieux utiliser un système d’écriture en rōmaji plutôt qu’un autre. Les japonais, eux, quand ils ont besoin de romaniser un mot ou un nom, ils ne savent pas toujours eux-mêmes comment faire. Je rappelle que les rōmaji, c’est avant tout pour les touristes occidentaux afin de leur donner une idée de comment se prononce tel ou tel mot en japonais. Donc, quand des japonais utilisent eux-mêmes des lettres latines, ils se retrouvent parfois à écrire un même mot ou nom avec plusieurs orthographes différentes selon les sons qu’ils tentent de retranscrire en lettres latines.
Bon, toutes ces explications peuvent être assez prise de tête mais, au moins, nous en avons fini avec cette partie.
Il est grand temps de voir maintenant des règles de particularité d’écriture, notamment sur le système Hepburn. C’est sur ce système que nous allons nous concentrer car c’est celui que, pour la majorité d’entre vous, serez certainement le plus amené à utiliser. Moi-même d’ailleurs, c’est l’unique système que j’utilise quand je cherche un mot japonais dans le dictionnaire ou sur Wiktionnaire par exemple.
Voyons un peu tout cela.
1ère Particularité
Dans la deuxième saison, lorsque nous étudierons les particules grammaticales, nous verrons qu’il existe certaines particules qui se prononcent différemment de ce que leur écriture, en hiragana, laisse supposer. Nous en verrons notamment trois que je vous mets ci-dessous avec leur prononciation et la manière dont nous les écrirons en rōmaji :
Kana : はをへ
Pronunciation : [wa][o][e]
Rōmaji : waoe
Ainsi, pour l’écriture en rōmaji, nous nous basons bien sur la phonétique. Vous pouvez déjà retenir ces trois-là. Nous retrouverons ces particules dans la saison deux sur la grammaire. Le moment venu, je vous rappellerai comment doivent se prononcer ces particules.
2ème Particularité
En japonais, nous avons certains mots qui contiennent le son « n » qui est représenté par ceci : ん. La majeure partie du temps, la romanisation des mots japonais contenant un ん ne posent pas de problème…sauf dans trois cas de figure : んや, んよ, んゆ.
Je vous donne un exemple en hiragana avec sa version en rōmaji :
Kana : こんやく
Traduction : fiançailles
Rōmaji : kon’yaku
La version en rōmaji est donc « konyaku » mais j’ignore s’il s’agit là de んや ou にゃ. En rōmaji, pour faire la distinction, nous utiliserons une petite apostrophe après le « n » pour bien indiquer qu’il s’agit de んや comme ceci : kon’yaku.
3ème Particularité
Enfin, sachez que le ん peut s’écrire « m » au lieu de « n ». Par exemple :
Kana : ぜんやく
Traduction : traduction complète
Rōmaji : zen’yaku / zem’yaku
Mais, franchement, cette manière d’écrire en rōmaji est très rare. Peut-être même que vous ne croiserez jamais ce cas de figure. En ce qui me concerne, à titre personnel, je n’écris jamais le ん avec un « m ».
4ème Particularité
Souvenez-vous quand nous avons étudié la pause en japonais, nous avons vu que nous devons écrire un petit っ pour représenter la pause. En rōmaji donc, nous allons représenter la pause en doublant la consonne. Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous donne quelques exemples ci-dessous :
厄介 . やっかい . yakkai. Ennui, embarras, inquiétude
切符 . きっぷ . kippu. Ticket, billet
喫茶 . キッサ . kissa. Salon de thé
雑誌 . ザッシ . zasshi. Magazine
Bon, tous ces exemples, vous les connaissez, nous les avons déjà vu dans le cours sur la pause en japonais. Et si vraiment vous ne vous en souvenez pas, je vous invite à réviser ce cours.
Maintenant, si nous avons un son comme っちゃ, っち, っちゅ, っちょ, comment allons-nous retranscrire tout cela en rōmaji ? Bon, dans la langue japonaise, les mots avec ces sons qui suivent immédiatement une pause sont assez rares mais il y en a quand même quelques-uns. Par exemple :
発注 . ハッチュウ . hatchuu / hacchuu. Commande
Nous pouvons en fait l’écrire en rōmaji de deux façons différentes. Nous pouvons l’écrire soit « hatchuu » avec un « t », soit « hacchuu » en doublant le « c ». Vous avez le choix, il n’y a pas de règle particulière, chacun fait comme il en a envie. Dans les dictionnaires, vous verrez soit l’un soit l’autre.
5ème Particularité
Quand nous avons un allongement, soit nous mettons un trait, soit nous mettons un accent circonflexe. Les deux se valent.
Comme vous le savez déjà, quand nous écrivons un mot contenant un allongement en hiragana, nous représentons l’allongement en doublant phonétiquement la voyelle d’un kana donné. Ainsi, les hiragana comme と, ど, こ, ご… feront un allongement avec う comme dans le mot がっこう. Et ce mot, en rōmaji, nous pouvons l’écrire soit gakkō, soit gakkô, soit gakkou ou encore gakkoh. Cette dernière graphie semble très priser par les anglophones mais ne semble pas la manière d’écrire la plus répandu. En ce qui me concerne, j’utilise assez souvent le tiret ou l’accent circonflexe.
6ème Particularité
En japonais, pour représenter les onomatopées, nous allons avoir un hiragana suivit d’un petit っ pour représenter la pause. En rōmaji, la pause ne sera pas représentée par le dédoublement de la consonne qui suit…puisque nous n’avons rien après. Cette particularité se voit surtout à l’oral ou dans les mangas, quand vous avez un personnage qui parle et qui est soudainement interrompu dans sa phrase.
Cela dit, l’utilisation de signe de ponctuation occidentaux est quand même assez fréquente de nos jours. Ainsi, si nous avons par exemple あっ, en rōmaji, nous l’écrirons a’ (avec une apostrophe).
Pour la traduction, selon le contexte, nous pourrions traduire par « ah ! » ou « a… ».
Kana : あっおっ
Traduction : ah!oh!
Rōmaji : a’o’
7ème Particularité
Quand nous avons des noms propres japonais à romaniser, nous mettons une majuscule pour bien montrer qu’il s’agit d’un nom propre. Bien évidemment, les majuscules sont quelques choses de propres aux langues occidentales et cela n’existe pas en japonais mais en rōmaji, cela peut se faire. Par exemple, le nom de la capitale japonaise, Tokyo, s’écrit 東京 en kanji, et en rōmaji, nous l’écrirons Tōkyō en représentant bien l’allongement sur les deux « ō » avec un tiret.
8ème Particularité
De temps en temps, nous aurons des petits hiragana qui vont se placer entre les mots, qui sont des petites abréviations surtout orales. Par exemple :
いるんだ
En principe, il s’agit de いるのだ. Le ん est la contraction de l’hiragana の.
En rōmaji, nous l’écririons « irunda », tout collé, mais il peut être assez difficile de savoir s’il s’agit d’un mot complet ou s’il s’agit de plusieurs mots bien séparé avec une petite abréviation. Nous pourrions tout à fait l’écrire en rōmaji comme cela, « iru n da », pour être bien sûr qu’il s’agit de plusieurs éléments bien séparés les uns des autres. Mais, encore une fois, chacun fait comme il veut. Si vous trouvez que c’est plus pratique pour vous d’écrire « irunda », il n’y a pas de problème.
Retenez simplement qu’en japonais, nous avons parfois des petites ambiguïtés comme celle-ci. Cela arrive.
9ème Particularité
La langue japonaise comporte beaucoup de suffixes honorifiques qui sont placés le plus souvent après des noms propres. Si vous avez déjà lu des mangas ou regardé des animes, vous en connaissez sans doute quelques-uns.
Prenons un nom au hasard avec un suffixe honorifique : あかねちゃん. Le suffixe ちゃん traduit l’affection que l’on porte à quelqu’un, généralement un enfant ou, en tout cas, une personne plus jeune que soi. Mais comment retranscrire tout cela en rōmaji ? C’est très simple, nous rajoutons un trait d’union pour séparer le nom du suffixe honorifique comme ceci : Akane-chan (sans oublier la majuscule puisqu’il s’agit d’un nom propre).
10ème Particularité
Quand nous avons des mots très longs en japonais, des mots écrits avec quatre à huit kanji, parfois plus ; en rōmaji, nous allons séparer les différents mots pour bien comprendre à quoi correspond chaque mots romanisés. Voyez l’exemple ci-dessous :
共和国大統領 . きょうわこくだいとうりょう . Le Président de la République
Si nous décortiquons ce mot, nous avons :
– 共和国 . きょうわこく qui veut dire « République ».
– et 大統領 . だいとうりょう qui veut dire « Président ».
En rōmaji, cela nous donne : Kyōwakoku Daitouryō.
Notez que je mets une majuscule à chaque mot puisque nous pouvons considérer (éventuellement) les mots « Président » et « République » comme des noms propres.
Nous pouvons d’ailleurs pousser l’exemple un peu plus loin. Si maintenant nous voulons dire « le président de la République Française », cela nous donne :
フランス共和国大統領 . フランスきょうわこくだいとうりょう . Le Président de la République Française
Si nous décortiquons ce mot, nous avons :
– フランス qui veut dire « la France » (ici, nous traduirons par l’adjectif « française » en parlant de la République).
– et 共和国 . きょうわこく qui veut dire « la République ».
– et 大統領 . だいとうりょう qui veut dire « le Président ».
Nous pouvons aussi simplement traduire ce mot par « le Président français » (sous-entendu « le Président de la République Française »).
En rōmaji, cela nous donne : Furansu Kyōwakoku Daitouryō.
Encore une fois, notez que je mets bien les majuscules.
Un autre exemple :
中華人民共和国 . ちゅうかじんみんきょうわこく . La République Populaire de Chine
Si nous décortiquons ce mot, nous avons :
– 中華 . ちゅうか qui veut dire « la Chine ».
– et 人民 . じんみん qui veut dire « Populaire ».
– et 共和国 . きょうわこく qui veut dire « la République ».
En rōmaji, cela nous donne : Chuuka Jinmin Daitouryō.
Encore une fois, notez que je mets bien les majuscules.
Note : le terme 中華 . ちゅうか veut dire « la Chine » dans le sens « la fleur du milieu ; la brillance du milieu ». Toutefois, souvenez-vous que dans le cours intitulé « Créons nos premiers mots en kanji », nous avons vu que le terme officiel est 中国 . チュウゴク.
Un autre exemple :
中華料理店 . ちゅうかりょうりてん . Le restaurant chinois
Si nous décortiquons ce mot, nous avons :
– 中華 . ちゅうか qui veut dire « la Chine ».
– et 料理 . りょうり qui veut dire « la cuisine ».
– et 店 . てん qui veut dire « le magasin, la boutique ou l’échoppe » (selon le contexte). Avec 料理 . りょうり, nous le traduirons par « restaurant » : 料理店 . りょうりてん.
En rōmaji, cela nous donne : chuuka ryōriten.
Cette fois, je ne mets pas de majuscules car ce n’est pas un nom propre.
Un autre exemple :
料理店主 . りょうりてんしゅ . Le restaurateur
Si nous décortiquons ce mot, nous avons :
– 料理 . りょうり qui veut dire « la cuisine ».
– et 店 . てん qui veut dire « le magasin, la boutique ou l’échoppe » (selon le contexte). Avec 料理 . りょうり, nous le traduirons par « restaurant » : 料理店 .りょうりてん.
– et 主 . しゅ qui veut dire « le patron, le propriétaire ».
Pour dire « le propriétaire d’un restaurant chinois », nous dirons :
中華料理店主 . ちゅうかりょうりてんしゅ . Le propriétaire d’un restaurant chinois
En rōmaji, cela nous donne : chuuka ryōriten shu.
Encore une fois, je ne mets pas de majuscules car ce n’est pas un nom propre.
Bon, je ne vais pas décortiquer ce dernier exemple, je pense que vous avez maintenant compris comment tout cela fonctionne.
11ème Particularité
Enfin, quand nous avons des mots katakanisés et que ces mots, nous les écrivons en rōmaji, nous allons les écrire katakanisés. Par exemple, le mot « orange » s’écrit オレンジ en katakana, et en rōmaji, nous l’écrirons « orenji ». En clair, nous écrivons le mot selon sa prononciation japonaise. De même, nous faisons la même chose pour d’autres mots étrangers comme « calendar » qui s’écrit カレンダー en katakana, et en rōmaji, nous l’écrirons « karendâ ».
Aussi, j’aimerais en profiter pour aborder avec vous un tout dernier point. Nous avons aussi des mots japonais qui sont rentrés dans la langue française. Mais ces mots, comment allons-nous les écrire ? Encore une fois, c’est un peu particulier mais il n’y a rien de difficile. D’ailleurs, des mots japonais qui sont passé dans la langue française, vous en connaissez certainement beaucoup : judo, karate, sushi, tsunami, manga, anime pour ne citer que ceux-là. Le mot « tsunami » semble d’ailleurs bien plus utilisé en français que le mot « raz-de-marée », c’est vous dire l’influence qu’une langue étrangère peut avoir sur une autre. Et aujourd’hui, quand vous regardez des chaînes YouTube qui vous parle de mangas, vous entendez des mots comme « shonen », « shojo », « kodomo », « seinen », « nekketsu » pour désigner les genres de mangas. Même sur des sites internet d’éditeur de mangas en France, on peut trouver parfois ces mots qui servent à classer les mangas puisque les éditeurs savent que, quand des fans de mangas cherchent une série en particulier, ils raisonnent selon les termes japonais.
Tout cela étant dit, comment écrit-on des mots japonais en français ? Nous avons vu comment nous les écririons en rōmaji mais en français ?
Prenons par exemple le mot 少年 . ショウネン. Quand nous l’écrivons en hiragana, nous voyons bien que nous avons un allongement en う. En rōmaji, nous l’écririons « shōnen » avec le tiret qui marque l’allongement. Mais en français, nous l’écrirons « shonen » tout simplement, sans tiret ni accent. Et il en sera de même avec un mot comme 柔道 . ジュウドウ. Quand nous l’écrivons en hiragana, nous voyons bien que nous avons deux allongements en う. En rōmaji, nous l’écririons « jūdō » avec le tiret qui marque l’allongement. Mais en français, nous l’écrirons « judo » tout simplement, sans tiret ni accent non plus. Et puis, le mot 侍 . さむらい, nous l’écrivons en français « samouraï » avec un « ï » tréma.
Un dernier exemple avec le mot 柔術 . ジュウジュツ qui s’écrit en rōmaji « jūjutsu », et pourtant en français, il est devenu « ju-jitsu ». Parfois, certains français l’écrivent « jiu-jitsu » ou « jiu jitsu » sans trait d’union. Vous avez ainsi, parfois, quelques retranscriptions assez bizarres de mots japonais qui ont été francisés et dont la prononciation a été légèrement modifiée, peut-être pour faciliter la prononciation du mot pour les francophones, peut-être à cause d’une erreur, d’une coquille qui s’est glissée et qui s’est finalement banalisée. Cela arrive parfois. Une autre raison possible est que le mot a été adapté en japonais en étant romanisé selon le système kunrei plutôt que le système Hepburn. C’est aussi une possibilité. D’ailleurs le mot 柔術 . ジュウジュツ, selon le système kunrei, s’écrirait « zyuuzyutu ». Et n’oubliez pas que le système kunrei se veut plus proche, plus respectueux de la prononciation japonaise.
Enfin, il y a les mots japonais que nous prononçons à la française, et quand je dis que nous les prononçons à la française, cela veut dire que nous les prononçons mal. Le meilleur exemple que je puisse vous donner est le mot 盆栽 . ボンサイ, que beaucoup de français ont la fâcheuse tendance à prononcer « bonzai » avec le digramme « on » [ɔ̃] et un « sai » qui, étrangement, est devenu « zai ». Encore une fois, il s’agit peut-être d’une erreur de traduction qui s’est banalisée ou peut-être, par facilité de prononciation, des français se sont mit à prononcer le mot « bonzai » avec un « z » et d’autres ont suivi. Quoiqu’il en soit, il n’en demeure pas moins que la prononciation correcte de ce mot est « bonsai », sans digramme et sans « z ».
Cette fois, ça y est ! Nous avons vu en détails toutes les particularités de l’écriture des rōmaji. Tout ce que nous avons vu dans ce cours aujourd’hui peut être assez prise de tête au premier abord mais sachez tout de même que ce n’est pas indispensable pour apprendre la langue japonaise. Il est beaucoup plus important de mémoriser ses kana et ses kanji. D’ailleurs, n’hésitez pas à revoir le vocabulaire que je vous ai donné dans les phrases d’exemples. C’est toujours bon à apprendre !
Tout ce que nous venons de voir va surtout vous servir pour utiliser le Kanji To Kana, si vous avez besoin de chercher un mot par exemple. Vous ne savez pas comment s’écrit ce mot en kanji mais vous savez comment il se prononce. Cela peut vous aider donc, souvenez-vous de toutes ces particularités.
Je n’ai plus rien à ajouter, il y a eu beaucoup de choses à dire sur le sujet mais cette fois, nous sommes bel et bien arrivés au bout. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes révisions à tous et à toutes.
Introduction