SAISON UN - BRYAN MANGIN

Présentation des katakana

Introduction

Deuxième cours de présentation du deuxième système d’écriture de la langue japonaise : les katakana. Pas besoin d’une introduction particulièrement longue, entrons dès maintenant dans le vif du sujet.

Entrons dans le vif du sujet

Alors, les katakana, qu’est-ce que c’est ? Tout comme les hiragana, les katakana sont un alphabet syllabique ou syllabaire. Chaque katakana correspond à une syllabe, consonnes ou voyelles, et non pas à un son comme dans notre alphabet latin. Je tiens à le rappeler.
Partant de là, je peux déjà vous présenter tout l’alphabet des katakana qui est organisé exactement de la même façon que l’alphabet des hiragana. Avec les mêmes colonnes, les mêmes lignes, le même nombre de syllabes. Je vous donne ci-dessous une rapide présentation de ce tableau :
a i u e o
ka ki ku ke ko
sa shi su se so
ta chi tsu te to
na ni nu ne no
ha hi fu he ho
ma mi mu me mo
ya yu yo
ra ri ru re ro
wa wo / o
n

Pour vous présenter rapidement quelques katakana, je vous en donne déjà quelques-uns ci-dessous :
A KE KO TE TO NA
NI YU YO RU RE RO
Voilà ! Je pense que vous avez déjà perçu quelques différences notables, notamment la forme bien plus angulaire que les hiragana. Ils sont surtout composés de traits droits. Pour bien vous montrer la différence, prenons l’hiragana ka et le katakana KA. Les deux se ressemblent mais vous remarquerez que le premier a des formes courbées et le second est plus anguleux. Un autre exemple avec l’hiragana mi et le katakana MI où la différence est bien plus flagrante. L’hiragana mi est tout en courbes tandis que le katakana MI est bien plus angulaire.
Donc, vous l’avez compris, les katakana ne ressemblent pas aux hiragana, nous allons donc pouvoir les différencier. Pas de problème de ce côté-là.

Encore une fois, concernant l’origine des katakana, cela aussi, je l’ai mentionné dans le cours sur l’écriture de la langue japonaise. Les katakana sont issus de kanji. Toutefois, il y a une légère différence.
Les hiragana, je vous l’avais expliqué de manière très simple, sont des petits bouts de kanji que les japonais ont recopiés vite fait pour créer leurs fameuses syllabes avec beaucoup moins de traits pour plus de simplicité et ont posé leurs prononciations bien à eux sur ces syllabes nouvellement créées.
Les katakana, par contre, sont des parties de kanji. Je vous redonne ci-dessous quelques exemples de katakana qui sont, non pas des simplifications de kanji, mais des parties, des morceaux de kanji :
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Nous verrons tout cela plus en détail quand nous étudierons les lectures et le fonctionnement de kanji un peu plus tard. Pour l’instant, concentrons-nous sur notre alphabet.
Nous avons donc deux syllabaires en japonais, celui des hiragana et celui des katakana. Chacun est composé de cinquante syllabes, ce qui nous fait un total d’une centaine de syllabes à apprendre par cœur, et en plus de cela, ce sont deux syllabaires identiques mais avec des écritures différentes. Cela peut sembler très effrayant au début, pour l’instant nous n’avons pas encore abordé quand est-ce que nous allons utiliser les hiragana, quand est-ce que nous allons utiliser les katakana. Cela fait beaucoup de choses à apprendre par cœur mais je peux vous assurer que tout cela est en fait parfaitement logique.
Si vous prenez le français en comparaison, à l’école, vous avez appris les deux alphabets français. Car il y en a bien deux ! L’alphabet minuscule et l’alphabet majuscule, sans compter l’écriture des lettres en capitales et en attachées. Mine de rien, vous ne vous en souvenez peut-être pas mais cela fait beaucoup de chose à apprendre. Et vous avez réussi à apprendre tout cela. J’ai même oublié de parler des accents (graves, aigus, circonflexe, le « ï » tréma et le « œ »), plus les digrammes et les trigrammes.
La langue japonaise, c’est la même chose. Il y a énormément de choses à apprendre mais jusque-là, ce n’est que du par cœur. Lisez, relisez, entraînez-vous à l’écriture et vous finirez par mémoriser définitivement tout cela.
Aussi, j’en profite pour faire une petite remarque sur l’écriture en rōmaji que nous verrons plus en détail plus tard. Lorsque vous écrivez en rōmaji la prononciation des hiragana, vous l’écrivez en minuscule. Et lorsque vous écrivez en rōmaji la prononciation des katakana, vous l’écrivez en majuscule. Cela permet de bien différencier les deux systèmes d’écriture. Sachez également que le Kanji To Kana, l’ouvrage de référence pour tous ceux et celles qui veulent apprendre la langue japonaise, fonctionne beaucoup de cette façon. Vous y trouverez beaucoup de mots japonais écrit en rōmaji : les hiragana en minuscule et les katakana en majuscule, et cela permet de bien mieux s’y retrouver.
Nous pouvons maintenant revenir sur notre tableau des katakana :
a i u e o
ka ki ku ke ko
sa shi su se so
ta chi tsu te to
na ni nu ne no
ha hi fu he ho
ma mi mu me mo
ya yu yo
ra ri ru re ro
wa wo / o
n

Nous y retrouvons les mêmes colonnes, les mêmes lignes et les mêmes particularités de prononciation pour le SHI, le CHI, le TSU et le FU. Nous n’avons pas de « yi » et nous n’avons pas de « ye ». Ces deux sons n’existent pas en japonais. Nous n’avons pas non plus de « wi », « we » et « wu ».
Pour votre culture générale, sachez qu’il a existé un katakana (wi) et un katakana (we) qui ont été supprimé lors d’une réforme de la langue japonaise dans les années 1900. La raison fut la même pour leur équivalent en hiragana.
Enfin, pour finir, nous avons le N qui est simplement le son [n] comme dans le mot « man » (homme en anglais) où la syllabe N s’entend très légèrement.

Tracer les katakana

Comme pour les hiragana, vous pouvez trouver sur Google Image des tableaux vous indiquant le tracé à suivre pour bien tracer les katakana.

Quelle est la fonction des katakana ?

Maintenant, la question qui se pose est la suivante : à quoi vont nous servir les katakana ? La première utilisation des katakana est qu’ils vont servir à écrire en japonais des mots étrangers. Nous verrons un peu plus tard qu’il y a, en japonais, beaucoup de mots étrangers, principalement des mots anglais, qui ont été repris par les japonais qui ont inclus ces mots étrangers dans leur langue. C’est exactement ce que nous-même nous faisons en français. Nous avons intégré dans la langue française des mots anglais que nous utilisons d’ailleurs au quotidien : « weekend », « shampooing », « parking ». Nous avons également intégré des mots de d’autres langues comme « pizza » en italien ou « salsa » en espagnol.
Les japonais, eux aussi, quand ils se sont ouverts à l’occident (environ fin du 20ème siècle, début du 21ème), ont découvert plein de nouvelles choses. Des traités de médecine, les bateaux et les trains à vapeur, les chemins de fer, la mode vestimentaire occidentale… tout plein de choses qu’ils ne connaissaient pas, qu’ils n’avaient vu autrefois et il leur fallait bien mettre un mot sur chacune de ces choses. La puissance occidentale qui a poussé les japonais à l’ouverture progressive vers l’occident, ce sont les Etats-Unis, et puisque les américains parlent anglais, les japonais ont donc surtout repris des mots anglais. Ainsi, dans le vocabulaire sur la médecine, les nouvelles technologies et bien plus tard, les jeux vidéo, nous retrouverons beaucoup de mots anglais katakanisé.
Pour la petite anecdote historique, les katakana ont été créé à l’époque Heian (entre 794 et 1185), peu de temps après les hiragana et servaient à l’origine aux étudiants bouddhistes pour noter la prononciation de caractères chinois inconnus. Ainsi, vous comprenez bien que les japonais n’ont pas attendu l’ouverture sur l’occident pour inventer les katakana. Ceux-ci avaient été créés depuis bien longtemps déjà.
Maintenant, pour vous donner quelques rapides exemples de mots anglais katakanisés, nous avons :
Camera . カメラ
Knife . ナイフ
Video . ビデオ
Rythme . リズム
Titan . タイタン
Notez que les japonais se basent bien sur la phonétique des mots anglais pour les retranscrire en katakana. Prenons le dernier mot en exemple, le mot « Titan ». La lettre « i » dans « Titan » en français se prononce [i] et nous avons le digramme « an ». Mais en anglais, le « i » de « Titan » se prononce comme l’onomatopée « aie » en français et nous n’avons pas de digramme. Donc, les japonais vont bien le katakaniser タイタン.
Les japonais ont un mot qui est propre à leur langue pour dire « Titan » (ou un mot synonyme si vous préférez). Il est tout à fait possible de katakaniser des mots anglais qui ont déjà un équivalent en japonais. Les katakana seront également utilisés pour katakaniser des titres de films, des noms de jeux vidéo, des noms propres de personnes (prénoms et nom de famille), des noms de monuments, de lieu (forêt, villes, mégalopoles…) et aussi le nom des pays. Ou encore des noms de satellites naturels. Il existe véritablement un satellite naturel de la Lune qui fut baptisé « Titan ». Et les japonais ont katakanisé le mot en タイタン. Après, vous pouvez très bien avoir un satellite artificiel qui est baptisé « Titan » en occident, et les japonais vont donc katakaniser le mot, toujours en partant de l’anglais. C’est tout à fait possible.
Au fur et à mesure de votre progression, vous croiserez un très grand nombre de mots katakanisés qu’il vous faudra apprendre. Sachez d’ores et déjà que 99% de ces mots seront des mots anglais. Nous verrons également très bientôt un cours de vocabulaire où vous aurez uniquement des mots katakanisés. Ce cours viendra une fois que nous aurons fini cette partie sur la présentation des systèmes d’écritures japonais et que nous aurons vu tout ce qu’il y a à voir concernant les katakana.
Les katakana vont également servir à écrire la lecture sino-japonaise des idéogrammes. Pour l’instant, nous n’avons pas encore parlé des kanji, nous n’avons pas encore parlé non plus des différentes lectures de ces idéogrammes. C’est quelque chose qui ne vous dit certainement rien ; ne vous inquiétez pas, nous y viendrons petit à petit. Croyez-moi, ce sera quelque chose qui nous sera très utile et que nous utiliserons régulièrement mais nous verrons tout cela dans la partie qui sera exclusivement consacré en kanji, donc patience jusque-là.
Enfin, les katakana peuvent être utilisé pour écrire des mots qui s’écrivent généralement en hiragana afin de les mettre en valeur. Un peu comme nous, dans nos langues occidentales, qui mettons des mots en italique pour attirer le regard du lecteur afin de signifier que ce qui est en italique est important.

Conclusion

Ce cours sur la présentation des katakana est à présent terminé, je vous remercie de l’avoir lu jusqu’au bout. Comme dit plus haut, entraînez-vous à lire et relire vos katakana, entraînez-vous à l’écrit jusqu’à ce que vous les mémorisiez, cela vous sera utile pour tout le reste de votre apprentissage.
Je vous laisse maintenant à vos exercices, disponibles en bas de la page. Tout comme les exercices sur les hiragana, ces exercices consistent à évaluer si vous êtes capable d’écrire vos katakana et de vous souvenir de leur prononciation.
Dans le premier exercice, je vous donne des katakana et vous devez écrire la lecture en rōmaji à côté. Dans le second exercice, je vous donne la lecture en rōmaji et vous devez écrire le katakana correspondant à côté. Rien de compliqué donc, tout cela n’est que du par cœur.
Bonnes révisions à tous et à toutes.