COURS DE VOCABULAIRE PAR BRYAN MANGIN

花と他の植物の単語 - Fleurs et autres plantes

Introduction

Nous avons vu beaucoup de vocabulaire sur le lexique de la nature et du jardinage. Pour l’avant-dernier cours de vocabulaire avant le début de la saison trois, j’ai donc décidé de vous donner à apprendre les noms de fleurs et autres plantes. Vous connaissez déjà la plupart de ces mots car nous les avons vu au cours de cette saison.
Très peu de nouveau kanji, principalement des mots en katakana, quarante au total. La plupart peuvent avoir un nom en kanji et un autre en katakana, généralement issus de l’anglais. C’est le cas pour le basilic (plante), la camélia et la citronnelle. D’autres comme le coquelicot ont jusqu’à trois dénominations différentes: une en japonais avec des kanji, une autre en katakana issue de l’anglais et une autre en katakana issue du français.
N’oubliez pas que les noms de plantes tout comme les noms d’animaux sont très souvent écrit en katakana, même lorsqu’elles ont un nom en kanji. Ce cours étant destiné à un public francophone, les mots katakanisés issus du français ne seront évidemment pas précisés. Vous les reconnaîtrez facilement. Je n’indiquerai pas non plus les mots issus de l’anglais.
Bon apprentissage.

単語. Vocabulaire

アカシア . l’acacia
アマランス . l’amarante
アマリリス . l’amaryllis
アネモネ . l’anémone
矢車菊 . ヤグルマギク . le bleuet
ボルド . le boldo
椿 . ツバキ / カメリア . le camélia
カモミール . la camomille
. キク . le chrysanthème
レモン草 . レモンくさ / レモングラス . la citronnelle
雛芥子 . ヒナゲシ / ポピー / コクリコ . le coquelicot (de l’anglais "poppy", du français "coquelicot")
クロコスミア . le crocosmia
シクラメン . le cyclamen
ダリア . le dahlia
エーデルワイス . l’edelweiss (de l’allemand)
ユーカリ . l’eucalyptus
フリージア . le freesia
竜胆 . リンドウ . la gentiane
ゼラニウム . le géranium
グラジオラス . le glaïeul
ハイビスカス . l’hibiscus
アジサイ . l’hortensia
ヒヤシンス . la jacinthe
ジャスミン . le jasmin
月桂樹 . ゲッケイジュ / ローレル . le laurier
ラベンダー . la lavande
ライラック . le lilas
百合 . ユリ . le lys
雛菊 . ヒナギク / マーガレット / デイジー ・ デージー . la marguerite, la pâquerette
ミント . la menthe
水仙 . スイセン . le narcisse, la jonquille
カーネーション . l’oeillet
蒲公英 . タンポポ . le pissenlit
ローズマリー . le romarin
薔薇 . バラ . la rose
タイム . le thym
向日葵 . ヒマワリ / サンフラワー . le tournesol
チューリップ . la tulipe
バニラ . la vanille
. スミレ . la violette

LA FLEUR DE CERISIER, UN SYMBOLE DU JAPON

Une douce brise printanière, des pétales de fleurs de cerisier flottant dans le vent, couvrant le sol d’un parterre couleur rose. C’est une image bien connue au coeur de l’archipel nippon. Pourtant, des fleurs de cerisier, il y en a partout dans le monde, alors pourquoi une telle importance au pays du Soleil Levant ? Comment cette fleur est-elle devenu pareil symbole ? Quelle est son histoire ? Il est temps de répondre à toutes ces questions.
En japonais la fleur de cerisier est désignée par le terme SAKURA (. さくら), un mot qui apparaît pour la première fois durant l’époque de Nara (奈良時代), soit au 8ème siècle de notre ère dans ce qui est considéré comme le plus anciens recueil de poésie du japon le Man’yōshū (万葉集). Le mot SAKURA () est alors écrit avec deux kanji dont le premier () qui se prononce "SA" vous sera peut être familier. Oui, vous aurez reconnu le caractère utilisé pour désigner un dieu ou une divinité, même si aujourd’hui il ne se prononce quasiment plus de cette façon. Complétée d’un autre caractère désignant un lieu où l’on fait des offrandes, le mot SAKURA () renvoit donc à l’origine aux signes donnés par les dieux que le moment était venu de planter le riz. Vous l’aurez compris, ce signe n’était autre que la floraison des cerisiers. Aujourd’hui, la fleur de cerisier dispose de son propre kanji mais à cette époque les fleurs étaient généralement associées à des divinités, d’où l’emploi de ce caractère, et c’est précisément au cours de cette période que l’on a appelé l’époque de Nara (奈良時代) que la fleur de cerisier est choisie pour représenter le gouvernement japonais, une manière de se démarquer ainsi de la Chine dont l’emblème était alors la fleur de prunier. Sans doute aussi une façon pour les japonais de dire à leurs voisins qu’il faudrait désormais compter avec eux.
La fleur de cerisier s’impose donc comme un emblème politique sur la scène internationale, et elle l’est restée puisque c’est toujours l’emblème du pays de nos jours. Pour rappel, dans le registre floral, le chrysanthème est lui aussi considéré comme un emblème japonais, celui de la famille impériale, même s’il est moins connu. D’ailleurs, lorsque le mot SAKURA () est écrit en katakana, il est synonyme de fraude. Au fil des siècles, la fleur de cerisier a toutefois été associée à d’autres événements pas toujours très réjouissants. Nous pouvons citer notamment les soldats qui se sont sacrifiés pour l’Empereur durant la guerre civile au début de l’ère Meiji (明治時代), le symbole de l’occupation japonaise en territoire conquis ensuite comme Taïwan ou la Corée où les japonais ont planté des cerisiers un peu partout pour bien montrer leur présence. Enfin pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle devient un véritable symbole identitaire et instruments de propagande jusqu’à être peintes sur les avions des kamikazes, une métaphore pour montrer, je cite, qu’ils "tombent pour la patrie comme des pétales de cerisiers". Cette petite fleur a ainsi traversé l’Histoire du Japon jusqu’à nos jours avec toutes sortes de signification et de symbole. Un dernier petit exemple: l’insigne des policiers japonais a lui aussi la forme d’une fleur de cerisier. Mais vous allez voir que bien au delà de l’aspect historique et politique, c’est son côté poétique qui prédomine encore malgré tout dans la culture nippone.
Nous entrons là dans le registre non seulement de la poésie mais aussi et surtout de la philosophie. Pour nous autres occidentaux, très attachés à des notions telles que la possession matérielle ou l’idée d’immortalité, il n’est pas évident d’appréhender ce que les japonais entendent par MONO NO AWARE (物の哀れ). Nous pourrions traduire ça par "l’empathie envers les choses". Derrière ce concept se cache en réalité tout une manière de penser fortement inspirée du bouddhisme et qui a également énormément influencé l’art nippon sous bien des aspects. MONO NO AWARE (物の哀れ) fait référence à la beauté éphémère et immatérielle. Le terme AWARE (哀れ) lui-même apparaît d’ailleurs peu de temps après SAKURA () durant la période qui suit NARA, l’époque dite de HEIAN (平安時代). AWARE (哀れ) est presque intraduisible, c’est plus une sorte d’exclamation qui traduit l’émerveillement devant la beauté. Ce terme est notamment repris abondamment dans l’un des ouvrages japonais les plus célèbres, le dit Du Genji (源氏物語) de MURASAKI SHIKIBU (紫 式部) et qui est souvent considéré comme le premier véritable roman de la littérature et pas seulement nippone. Mais quel rapport y a-t-il entre cette pensée philosophique et la fleur de cerisier ? Tout simplement le fait que le SAKURA () est un parfait exemple pour illustrer la beauté éphémère à laquelle se rapporte MONO NO AWARE (物の哀れ).
Vous le savez peut-être, la durée de floraison des cerisiers est relativement courte. Pas plus de 10 à 15 jours en moyenne, ce qui a d’ailleurs pour conséquence qu’il est nécessaire de bien planifier son voyage au Japon à cette période de l’année pour y assister. Cette floraison éphémère symbolise donc parfaitement cette notion et au delà de la simple beauté esthétique ou spirituelle, elle rappelle aussi et surtout à chacun à quel point le monde matériel dans lequel nous vivons ne dure pas. Ces quelques jours entre fin mars et début avril sont un moment important dans la vie des japonais, et de la même façon que les SAKURA () s’ouvrent, fleurissent puis se fannent, cela coïncide avec le renouveau, la fin de quelque chose et le début de la suite. L’année scolaire, par exemple, qui au Japon se termine en mars pour redémarrer en avril. Pour finir sur cette notion particulière du MONO NO AWARE, c’est elle aussi qui a donné naissance au monde flottant le fameux ukiyo que l’on retrouve notamment dans l’art de l’ukiyo-e, autrement dit les fameuses estampes japonaises. Quoi qu’il en soit sachant cela, il n’est guère étonnant que le simple fait d’aller admirer les fleurs de cerisiers au printemps soit devenu une tradition séculaire.
Revenons une seconde à l’étymologie pour expliquer rapidement le terme HANAMI (花見), cette fameuse coutume qui consiste aujourd’hui à aller pique-niquer sous les cerisiers en fleurs. La signification de ce mot est compréhensible au premier coup d’oeil car il reste d’une extrême simplicité. Il se compose en effet de deux kanji: HANA (la fleur) et MI du verbe MIRU c’est-à-dire "regarder". Autrement dit, HANAMI (花見) se traduira facilement par "regarder les fleurs", sous-entendu de cerisiers évidemment. Cette coutume découle directement du mouvement philosophique que j’ai mentionné, MONO NO AWARE, et est apparue à la même période, durant la période HEIAN. Celle-ci est d’ailleurs plus longue que l’époque de Nara puisqu’elle s’étend du 9ème au 12ème siècle. À l’origine, il s’agissait avant tout de célébrer l’éphémérité et l’immatérialité selon la pensée MONO NO AWARE (物の哀れ) et le cycle de vie des fleurs de cerisier est très court, comme on l’a vu, et les SAKURAS deviennent ainsi une métaphore du cycle de la vie au sens large. En Occident nous pourrions rapprocher cette symbolique du fameux Carpe Diem car cette nature éphémère des choses sous-entend qu’il faut profiter de la vie autant que possible. Ainsi se résume le HANAMI (花見). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les japonais sont extrêmement attachés à cette coutume. La floraison étant très brève, à peine une dizaine de jours en général, il faut donc se hâter d’en profiter mais ce n’est pas toujours évident pour les japonais compte tenu des horaires de travail notamment et c’est pourquoi ils cherchent à en profiter au maximum même la nuit. Dans certains endroits, des éclairages sont mises en place exprès pour permettre à ceux et celles qui n’ont pas pu faire leur HANAMI (花見) dans la journée d’admirer malgré tout les SAKURAS () et de pique-niquer s’ils le souhaitent. Cela porte d’ailleurs un nom : le YOZAKURA (夜桜 . よざくら), que nous pourrions traduire par le "sakura du soir". Il existe même des festivals, en japonais MATSURI (祭り . まつり), organisés dans certaines localités pour célébrer le SAKURAMANKAI (桜満開), autrement dit le moment où la floraison atteint son apogée. C’est le cas par exemple à Tokyo dans le quartier de NAKAMEGURO (中目黒). Le HANAMI (花見) est un moment culte dans l’année au Japon. Durant ces quelques jours, il est sur toutes les lèvres, sur toutes les chaînes de télévision où l’on suit presque heure par heure la progression de la floraison du sud au nord du pays. Les boutiques se parent de couleurs rose pâle un peu partout et il n’est pas rare de voir les gens s’arrêter pour photographier des cerisiers sous toutes les coutures. Chaque année, c’est le même rituel qui recommence. Les fleurs de cerisier envahissent littéralement le pays décorant les assiettes et les spécialités culinaires: pétales séchées ou marinées pour assaisonner ou encore infuser dans le thé, incorporés dans les ONIGIRI (お握り . おにぎり) et plus encore.
Enfin, quand on pense SAKURA () ou HANAMI (花見), on pense évidemment tout de suite au printemps, et pourtant sur les 600 espèces de cerisiers présents dans l’archipel nippon, il en est une qui fleurit deux fois dans l’année. Au printemps mais également à l’automne, entre fin octobre et début janvier d’où leur nom de JUUGATSUSAKURA (十月桜) ou cerisier d’octobre et on les appelle aussi parfois SAKURA () ou cerisier d’hiver (冬桜 . ふゆざくら). Les admirer n’est pas si simple et il faut déjà pour cela se rendre au nord-ouest de Tokyo dans la préfecture de Gunma. Le lieu le plus emblématique porte toutefois bien son nom: SAKURAYAMA (桜山 . さくらやま), autrement dit "la montagne aux cerisiers".

Explications

Notez que pour certains noms de plantes en kanji comme 雛芥子 . ヒナゲシ, une des dénominations du coquelicot, la prononciation purement japonaise du kanji est écrite en katakana. Idem pour 雛菊 . ヒナギク qui désigne les marguerites et les pâquerettes. Comme je vous l’ai dit, c’est très souvent en katakana que s’écrivent les noms de plantes.
Attention au mot 向日葵 . ヒマワリ dont la prononciation ne correspond pas aux kanji. La version anglaise katakanisée サンフラワー reste peu utilisée par rapport à la version en kanji. Même chose pour le mot 蒲公英 . タンポポ. Enfin, la prononciation du kanji est purement japonaise mais est encore très souvent écrite en katakana. Idem pour le kanji 椿, la prononciation indiquée dans la liste est purement japonaise mais est encore très souvent écrite en katakana. Le kanji 椿 reste encore très utilisé.
Enfin, la vanille est effectivement le nom d’une plante, et c’est de cette plante qu’est extraite l’arôme de vanille souvent utilisé en cuisine.
Avant de vous laisser, j’aimerais rajouter une dernière chose. Avec des fleurs, des plantes, il est possible de faire du thé. Peut-être que vous-même vous buvez du thé régulièrement. Plusieurs fois, au cour de cette saison, je vous ai montré comment des mots furent créés en japonais. Alors, à votre avis, comment dit-on "le thé au jasmin" ou encore "le thé au romarin"? C’est très simple, vous suivez le schéma suivant:
[nom de plante] + . チャ
Je vous donne quelques exemples plus concrets:
ジャスミン茶 . ジャスミンチャ . le thé au jasmin
ローズマリー茶 . ローズマリーチャ . le thé au romarin
ラベンダー茶 . ラベンダーチャ . le thé à la lavande
ハイビスカス茶 . ハイビスカスチャ . le thé à l’hibiscus
バニラ茶 . バニラチャ . le thé à la vanille
Le schéma pour les saveurs / les arômes est exactement le même: [nom de plante] + . あじ.
ジャスミン味 . ジャスミンあじ . l’arôme de jasmin
ローズマリー味 . ローズマリーあじ . l’arôme de romarin
ラベンダー味 . ラベンダーあじ . l’arôme de lavande
ハイビスカス味 . ハイビスカスあじ . l’arôme d’hibiscus
バニラ味 . バニラあじ . l’arôme de vanille
Vous connaissez déjà le kanji . Nous l’avons vu dans les mots 趣味 et 興味. J’en profite pour vous donner un nouveau verbe: 味わう . あじわう. Il veut dire "goûter, déguster, savourer".

Conclusion

Le lexique des fleurs est incroyablement vaste et il est évident que la liste ci-dessus est bien loin d’être exhaustive. Je me suis concentré sur les noms de fleurs les plus simples, venant principalement de la langue anglaise. Quelques noms s’écrivent avec des kanji et ceux-là ne sont pas les plus simples à mémoriser. Cela dit, je compte sur vous pour garder courage. Soyez patient, soyez tenace. Poursuivez vos efforts et n’oubliez pas qu’écrire facilite la mémorisation.
Enfin, n’oubliez pas de vous entraîner à combiner les noms de fleurs avec . チャ et . あじ pour créer de nouveaux mots. Je peux vous garantir que vous retrouverez une bonne partie de ce vocabulaire dans les exercices avant le début de la troisième saison.