S’il vous est déjà arrivé des lires des mangas, de regarder des animes, vous avez sans doute croisé des scènes avec des personnages à vélo sur les routes de campagnes et dans les zones urbaines. Le plus souvent des collégiens et des lycéens car plus de 90% des personnages principaux dans les mangas ont entre quatorze et dix-sept ans. Pourtant, quand on pense au Japon, on imagine plutôt les kimonos, les sushis, les temples bouddhistes et shintoïstes, les youkai, les Pokemons et toutes les licences Nintendo en passant par les arts martiaux et la culture otaku. Le vélo, par contre, n’est certainement pas l’élément qui marque le plus les esprits. Quand on parle de cyclisme, les endroits qui viennent tout de suite à l’esprit sont les Pays-Bas ou Portland, dans l’Oregon qui a fait de la bicyclette une priorité, sans oublier bien sûr la Chine et ses centaines de millions de cyclistes.
Pourtant, le Japon est l’une des grandes nations cyclistes du monde. Et avant de nous pencher davantage sur le sujet, voici une petite liste de mots de vocabulaire comme vous les appréciez tant.
自転車 .
ジテンシャ
. le vélo
電動自転車 .
デンドウジテンシャ
. le vélo électrique
電気自転車 .
デンキジテンシャ
. le vélo électrique
ママチャリ
. le vélo de ville (souvent abrégé チャリ et チャリンコ)
バイシクル / バイク (forme abrégée de バイシクル)
. le vélo
マウンテンバイク / バイク (forme abrégée de マウンテンバイク)
. le VTT (Vélo Tout Terrain)
四輪自転車 .
ヨンリンジテンシャ
. le vélo à quatre roues, le quadricycle
クアドラサイクル / クアドロサイクル
. le vélo à quatre roues, le quadricycle (de l’anglais)
ウォーキングバイシクル
. le vélo (pour la marche) (de l’anglais "walking bicycle")
竹製自転車 .
たけセイジテンシャ
. le vélo en bambou
バンブーバイク
. le vélo en bambou (de l’anglais "bamboo bike")
自転車屋 .
ジテンシャや
. le magasin de vélo
自転車店 .
ジテンシャテン
. le magasin de vélo
バイクショップ
. le magasin de vélo (de l’anglais "bike shop")
バイクストル
. le magasin de vélo (de l’anglais "bike store")
自転車道 .
ジテンシャドウ
. la piste cyclable
自転車道路 .
ジテンシャドウロ
. la piste cyclable
バイクウェイ
. la piste cyclable (de l’anglais "bikeway")
サイクリスト
. le/la cycliste (de l’anglais)
車輪 .
シャリン
. la roue
ペダル
. la pédale (de l’anglais "pedal")
バイクペダル
. la pédale de vélo (de l’anglais "bike pedal")
ブレーキ
. le frein (de l’anglais "brake")
自転車チェーン .
ジテンシャチェーン
. la chaîne de vélo
バイクチェーン
. la chaîne de vélo (de l’anglais "bike chain")
サイクリングチェーン
. la chaîne de vélo (de l’anglais "cycling chain")
チェーンガード
. la garde-chaîne (de l’anglais "chain guard")
マッドガード
. le garde-boue (de l’anglais "mudguard")
リアキックスタンド
. la béquille arrière (de l’anglais "rear kickstand")
子供用シート .
こどもヨウシート
. le siège enfant
チャイルドシート
. le siège enfant (de l’anglais "child seat")
駐車場 .
チュウシャジョウ
. le parking
駐輪場 .
チュウリンジョウ
. le parking pour vélos
自転車駐車場 .
ジテンシャチュウシャジョウ
. le parking pour vélos
Souvenez-vous, dans le cours sur les moyens de transport, nous avons vu le mot バイク. Ce mot peut désigner soit le vélo (dans ce cas, il s’agit de la forme abrégée du mot バイシクル, de l’anglais "bicycle"), soit la moto, dans ce cas le mot バイク vient de l’anglais "bike". Il est assez rare que des mots anglais qui ont été katakanisés donne lieu à la même écriture en katakana et donc la même prononciation pour deux mots différents mais cela arrive parfois. D’ailleurs, en anglais aussi, le mot "bike" peut tout aussi bien désigner le vélo que la moto. Même le mot マウンテンバイク ("mountain bike" en anglais, "VTT" en français) est parfois abrégé "bike" en anglais et donc "バイク" en japonais.
Enfin, le mot ママチャリ désigne le vélo de ville. Souvent abrégé チャリ et チャリンコ, composé de ママ (mère, maman) et チャリ (vélo), de type urbain généralement utilisé par de jeunes mères avec un siège enfant installé à l’arrière et un panier à l’avant.
Souvenez-vous aussi, nous avons vu les mots 電気 . デンキ et 電動 . デンドウ dans plusieurs mots au cours de cette deuxième saison. Ils sont souvent traduit en fançais comme adjectifs qualificatifs pour désigner des objets, véhicules et appareils fonctionnant à l’électricité. Le mot 電子 . デンシ veut dire "(l’)électronique". Le kanji de l’enfant 子 exprime l’idée de quelque chose de plus petit.
Bien entendu, selon la grammaire japonaise 電子 . デンシ N’est PAS un adjectif. Référez-vous aux explications que je vous avais donné dans un précédent cours de vocabulaire sur les moyens de transport.
Avec une population de 127 millions d’habitants, le Japon dispose de 72 millions de bicyclettes, avec plus de 10 millions de nouveaux vélos vendus chaque année. La bicyclette a toujours été un moyen de transport populaire au Japon, et aujourd’hui encore, il est particulièrement pratique pour parcourir de petites distances ou faire ses courses dans les boutiques de quartier. En effet, la distance moyenne parcourue en vélo est inférieure à 2 km. A Tôkyô même, 14% de tous les déplacements effectués dans une journée sont effectués à vélo. Le pourcentage peut sembler faible, surtout lorsqu’on le compare à d’autres villes. Mais compte tenu de la taille de la capitale japonaise et du nombre total de trajets effectués dans l’une des métropoles les plus densément peuplées du monde, ce chiffre prend une dimension presque remarquable.
L’une des principales raisons de ce faible pourcentage est liée à l’efficacité du système de transport public. Avec autant de trains et de bus reliant les zones résidentielles et les quartiers de banlieue aux écoles et aux quartiers d’affaires, les déplacements en vélo ne constituent pas une priorité. Une autre explication est à chercher du côté des entreprises. Beaucoup d’entre elles découragent voire interdisent à leurs employés de venir au travail à bicyclette afin d’éviter les problèmes liés aux accidents. Cela dit, plus de 20% des 20 millions de passagers ferroviaires quotidiens dans la capitale utilisent le vélo pour se rendre de leur domicile à la gare, car c’est un moyen plus rapide et plus commode que de marcher ou de prendre le bus.
En outre, au cours des dernières années, de plus en plus de personnes ont choisi le vélo au détriment de la voiture et du train, à la fois comme un moyen de garder la forme, et aussi pour éviter les embouteillages et les trains trop souvent bondés aux heures de pointe. Certaines entreprises semblent désormais satisfaites de cette évolution, allant jusqu’à mettre à disposition des espaces où les gens peuvent se doucher et garer leur bicyclette.
Les événements du 11 mars 2011 ont grandement contribué à rendre le vélo plus attrayant. Le grand tremblement de terre qui a dévasté le nord-est de l’archipel a paralysé tous les systèmes de transport dans la région de Tôkyô, forçant des centaines de milliers de personnes à marcher de longues heures pour rentrer chez elles ou à passer la nuit dans des abris temporaires dans le centre-ville. Le vélo est apparu comme un bon moyen d’éviter de se retrouver bloqué loin de chez soi en cas de catastrophe majeure.
Alors, pourquoi le cyclisme au Japon passe-t-il inaperçu malgré toutes ces personnes qui utilisent quotidiennement un vélo? Il faut sans doute chercher la réponse du côté des cyclistes qui ne cherchent pas à se faire remarquer. Alors qu’en Europe ou aux Etats-Unis, l’usage de la bicyclette est souvent associé à une croisade contre les voitures jugées polluantes comme l’illustrent les nombreuses manifestations organisées par les défenseurs de la petite reine, la plupart des Japonais considèrent le vélo de façon plus neutre, estimant qu’il fait tout simplement partie intégrante de la vie quotidienne. En d’autres termes, le vélo ne représente pas un instrument de revendication, mais un outil simple et efficace pour faciliter la vie quotidienne, que ce soit pour faire du shopping, aller payer ses factures, aller à un rendez-vous amoureux, se rendre chez le médecin ou emmener les enfants à l’école.
Malheureusement, la culture du vélo au Japon doit affronter de nombreux défis. D’une part, les cyclistes sont considérés par beaucoup de gens (en particulier les conducteurs et les piétons) comme une nuisance. Une hausse récente des accidents impliquant des vélos n’a pas permis d’améliorer l’image du vélo auprès de l’opinion publique. La police est aussi devenue beaucoup plus sévère à l’égard des cyclistes. Par ailleurs, le récent engouement pour les vélos à pignon fixe a été à la fois une bénédiction et une malédiction pour la bicyclette en général. D’un côté, posséder un vélo de ce type est devenu une sorte de déclaration de mode, suscitant un nouvel intérêt pour la bicyclette et poussant de nombreuses personnes à s’en procurer une. De l’autre côté, tous ces cyclistes inexpérimentés ont envahi les rues et les trottoirs dans toutes les grandes villes du Japon, ce qui a contribué à augmenter le nombre d’accidents, en particulier entre les piétons et les cyclistes.
Si les vélos à pignon fixe sont ceux qui attirent aujourd’hui le plus, les vélos les plus caractéristiques du Japon sont les mamachari, littéralement “vélos de maman”. Pratiquement chaque famille en possède au moins un. Ces moyens de locomotion sans changement de vitesse peuvent être incroyablement lents et difficiles à manœuvrer (c’est sans doute pour cela que les mères japonaises sont si minces, en bonne santé et vives). Ils servent à faire toutes les déplacements du quotidien, du shopping au déplacement jusqu’à la gare, en passant par le transport des enfants jusqu’à l’école ou à la piscine. Comme chaque quartier – surtout dans les banlieues – est un monde autonome où les résidents peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin, un mamachari est une solution bien meilleure et plus efficace qu’une voiture, d’autant que se pose le manque de places de stationnement pour les automobiles, la présence des rues étroites et que les distances sont relativement courtes à couvrir pour atteindre les différents endroits ciblés.
Désormais, les fabricants de vélos proposent des modèles plus légers et même des vélos à assistance électrique, pour celles qui doivent affronter des côtes, mais la physionomie de base du mamachari n’a pas évolué : un cadre robuste, un panier à l’avant, un porte-bagages à l’arrière, un garde-boue, un garde-chaîne, une dynamo, un antivol intégré, une sonnette et une solide béquille à l’arrière qui maintient le vélo à la verticale lorsqu’il est stationné.
La plupart de ces vélos sont plutôt bon marché (ils coûtent entre 85€ et 170€). Ils sont essentiellement considérés comme un élément jetable, comme ces parapluies en plastique que les gens achètent pour quelques centaines de yen et oublient partout. Les mamachari sont régulièrement laissés à l’extérieur de la maison, exposés à la pluie, au vent et à la neige. Leurs propriétaires ne savent pas comment les entretenir ou tout simplement ne s’en soucient pas du tout. Ils les laissent rouiller jusqu’au jour où ils les jettent et en achètent de nouveau. En tout cas, ça c’était à une autre époque. Avec la prise de conscience liée à l’environnement, la nécessité de réduire la pollution et d’arrêter le gaspillage, les mamachari sont quand même bien mieux traités aujourd’hui.
Comme les mères japonaises utilisent leur vélo pour transporter leurs progénitures en bas âge, il n’est pas rare de voir les mamachari équipés d’un, de deux, voire même de trois sièges pour enfants. Voir ces objets sur roues parfois rouillés évoluer lentement au milieu de la circulation est un spectacle à couper le souffle. Pourtant, ces mamans intrépides ne font qu’effectuer leurs activités quotidiennes. Lorsque le gouvernement a récemment voulu interdire le transport de deux enfants sur un mamachari, les mères à travers le Japon ont fait campagne contre ce projet et le gouvernement a été contraint de faire machine arrière.
Si les banlieues sont des havres relativement sûrs pour le vélo, les cyclistes rencontrent de grosses difficultés dans les centres de la ville. Une métropole comme Tôkyô, par exemple, ne dispose que de 10 km de pistes cyclables dédiées – un chiffre ridiculement bas par rapport à Paris (600 km), Londres (900 km) ou New York (1500 km). Une partie du problème est liée au fait que les infrastructures cyclistes incombent à chacun des 23 arrondissements de la capitale, ce qui explique le manque de coordination. Récemment quelques arrondissements centraux ont réussi à s’entendre pour créer plus de pistes cyclables et même offrir un service de partage de vélos.
Le Japon est également l’un des leaders mondiaux du vélo utilitaire et les japonais sont de plus en plus conscients que la bicyclette doit être soutenue et encouragée car elle est source de bienfaits pour l’environnement, la santé, l’économie et la société dans son ensemble. Toutefois, cela n’empêche pas de rencontrer plus de vélos sur la route. Les défenseurs du vélos continuent donc à encourager l’usage du vélo et à réclamer aux élus de meilleures infrastructures pour les piétons et les cyclistes. Il reste à espérer que les dirigeants construiront les infrastructures qu’une ville comme Tôkyô mérite.
Savez-vous que le premier brevet de vélo en bambou a été enregistré en Angleterre par la Bamboo Cycle Company le 26 avril 1894? Le vélo en bambou n’est donc pas une invention récente mais fut pendant longtemps mis au placard, remplacé par les bicyclettes fabriquées en acier et en aluminium, de métaux industriels plus durs. Le bambou n’a donc jamais été utilisé à grande échelle pour fabriquer des bicyclettes.
Bien que la bicyclette soit un moyen de transport de base, tant dans les zones rurales que dans les zones urbanisées, les bicyclettes en bambou ne sont actuellement pas très largement utilisées. Cependant, avec l’avènement de la politique « écologique », le bambou est de nouveau utilisé, principalement pour les vélos de course haut de gamme.
Aujourd’hui, les vélos en bambou commencent à entrer sur le marché en tant qu’alternative aux vélos en aluminium ou en métal. Cependant, leurs prix restent relativement élevés. Les marques se lançant sur le maché du vélo en bambou, notamment des marques occidentales, se justifient en invoquant le côté écologique et « durables » de leurs produits. D’autres marques, notamment au Ghana (Afrique) et dans plusieurs pays d’Asie proposent des prix plus abordables.
Comme vous avez pu le constater, un moyen de locomotion tel que le vélo au Japon s’est révélé être un sujet plutôt vaste. Il y avait pas mal de choses à dire et une fois encore, vous avez appris énormément de choses sur la culture japonaise. D’ailleurs, j’en profite pour vous dire que le vélo, c’est bon pour la santé, ça ne pollue pas (sauf lors des phases de production et d’import/export... c’est une catastrophe!) et c’est une bonne occasion de faire du sport et d’apprendre à changer un pneu.
Au cas où vous n’auriez pas compter, ce cours de vocabulaire contient trente-quatre mots à apprendre. J’aurais pu rajouter des mots comme "l’antivol" ou "le dynamo" mais cela aurait fait beaucoup. J’essayerai peut-être de placer ces mots quelque part dans la suite des cours. Sinon, n’hésitez pas à chercher dans le dictionnaire.
Il est enfin grand temps de vous laisser avec la petite phrase redondante qui fait toujours plaisir. N’hésitez pas à relire le cours plusieurs fois pour bien assimiler tout ce que nous venons de voir, entraînez-vous encore et toujours à écrire vos hiragana, vos katakana et vos kanji. Révisez le vocabulaire même dans les cours précédents... Il me semble avoir copier-coller cela quelque part.
Quoiqu’il en soit, merci à tous et à toutes d’avoir lu ce cours et bon courage pour l’avenir.
Introduction