SAISON UN - BRYAN MANGIN

Présentation des arabiasūji

Présentation des arabiasūji

Nous avons vu ensemble les hiragana, les katakana, les kanji et les rōmaji. Il nous reste encore à voir le dernier système d’écriture des japonais : les arabiasūji. Tout comme les rōmaji qui sont le nom donné à l’alphabet latin, les arabiasūji sont le nom japonais donné aux chiffres arabes. Dans « arabiasūji », vous avez « arabia » pour « arabes » et « sūji » qui veut dire « les nombres ». Bon, cela, je pense que vous l’aviez déjà deviné, c’était plutôt facile à comprendre.
Avant de commencer, il faut qu’il soit bien clair dans votre esprit que les arabiasūji est un système d’écriture à part qui n’a rien à voir avec l’alphabet latin. Nous autres, occidentaux, nous apprenons l’alphabet latin et les chiffres en même temps alors beaucoup de gens se disent que les arabiasūji, c’est la même chose que l’alphabet latin. Mais pas du tout !
L’alphabet romain est composé de lettres, des consonnes et des voyelles qui représentent également des sons et que l’on met ensemble pour former des mots. Un exemple tout simple. Prenons les lettres « a », « n », « i », « m », « a », « l », cela nous donne le mot « animal ». Or, les chiffres arabes, ce n’est pas du tout la même chose. Si nous prenons le 1, le 2 et le 3, quand on les assemble comme ceci, 123, on ne prononce pas « undeuxtrois » mais « cent vingt-et-trois ».
En fait, la position du chiffre dans le nombre va lui donner sa valeur. Dans le nombre 123, le trois, c’est les unités, le 2 c’est les dizaines, le 1 c’est les centaines. Cela, vous le savez mais réfléchissez, il s’agit d’un système d’écriture différent de notre alphabet latin. C’est pour cela qu’il est préférable de le considérer comme un système d’écriture différent de notre alphabet latin, et donc comme le cinquième système d’écriture utilisé de nos jours en japonais.
Et pour vous donner quelques exemples, nous pouvons trouver des arabiasūji un peu partout au Japon. Dans les journaux, les magazines, le journal télévisé, les dates de sortie sur les affiches de film et de concert, les dates de sortie de jeux vidéo, les prix sur les produits en magasin, les dates de péremption sur les produits alimentaires, les prix sur la carte du menu dans la plupart des restaurants, des hôtels… Les arabiasūji sont véritablement partout au Japon et font partie intégrante du quotidien des japonais.
À chaque fois que l’on va écrire un nombre en japonais, nous allons l’écrire en chiffres arabes. Bien évidemment, les japonais ont leur propre système numérique qui est composé de kanji et comprenez bien que je NE considère PAS le système numérique purement japonais comme un système d’écriture à part puisqu’il est composé de kanji. Sachez déjà que j’y consacrerai tout une partie à part vers la fin de la saison un. Sans entrer dans les détails, nous verrons que, tantôt dans certains cas de figure, nous utiliserons plutôt les chiffres arabes et dans d’autres cas, nous utiliserons plutôt les kanji.
Retenez l’essentiel pour le moment, à savoir que les chiffres arabes ont remplacé les kanji des nombres dans pratiquement tout le quotidien des japonais. Prenons le milieu scientifique où l’on est souvent amené à faire des calculs avec, parfois de très gros nombres (ici, je vais vous donner quelques exemples avec les prononciations en rōmaji, sans entrer dans les détails pour l’instant).
Prenons par exemple le nombre 47. En japonais, nous écrirons :
四十七 (yonjū nana)

Bon, là, ça va encore. Ce n’est pas un nombre très élevé. Mais maintenant, si je veux dire 59 228. En japonais, nous écrirons :
五万九千二百二十八 (go man kyūsen nihyaku nijū hachi)

Ici, nous sommes carrément sur neuf kanji tandis qu’en chiffres arabes, nous avons uniquement cinq caractères. Vous comprenez déjà que les chiffres arabes sont beaucoup plus simples à appréhender. Si nous poussons l’exemple un peu plus loin, imaginons une addition entièrement en kanji. Si nous voulons dire 59 228 + 34 589. En japonais, nous écrirons :
五万九千二百二十八 + 三万四千五百八十九
(go man kyūsen nihyaku nijū hachi) + (san man yonsen gohyaku hachijū kyū)

Voilà. Vous vous rendez bien compte que, même pour un japonais, une telle opération devient incroyablement difficile à faire si elle est rédigée entièrement en kanji. Et ci-dessus, nous avons juste une addition, imaginez s’il s’agissait d’une multiplication, imaginez avec les puissances ou s’il s’agissait d’équations hyper complexes. Même un japonais spécialisé en science ne s’y retrouverait plus donc, dès que l’on touche aux sciences, les japonais utilisent les chiffres arabes.
Maintenant que tout cela a été dit, nous allons pouvoir intégrer des chiffres arabes dans nos phrases en japonais. Souvenez-vous des exemples que nous avons utilisé dans nos cours précédents :
青い帽子を買う。
J’achète un chapeau bleu.
白いYシャツを買う。
J’achète une chemise blanche.

Maintenant, si nous voulons dire « J’achète trois chemises blanches. », nous écrirons en japonais :
3枚の白いYシャツを買う。
J’achète trois chemises blanches.

Vous remarquez déjà quelques petites nouveautés. Je vous mets en couleur les kanji d’une part, les hiragana d’autre part et enfin les katakana dans une autre couleur :
3Yシャツ
J’achète trois chemises blanches.
L’hiragana et l’hiragana sont des particules. Nous avons le mot « chemises » en katakana Yシャツ (ici, il s’agit du mot anglais « shirt »). Notez la présence du rōmaji Y. Et nous avons les kanji , et . Le kanji est un compteur numéral. Pour compter, les japonais utilisent des compteurs numéraux en fonction de ce qu’ils veulent compter. Ils existent des compteurs numéraux pour diverses catégories d’objets et d’êtres vivants. Je n’entre pas dans les détails ici mais sachez que, lorsque que vous voulez indiquer une quantité de quelque chose, il faut utiliser le compteur numéral qui s’y rapporte. Pour une écharpe, ce sera . Nous verrons bien plus tard les compteurs numéraux lorsque nous aurons bien entamé la grammaire. Enfin, nous avons l’arabiasūji 3 qui nous indique le nombre de chemises. Nous aurions pu écrire ce chiffre en kanji bien sûr mais l’écrire en chiffre arabe se fait bien plus souvent.
Voilà comment dans une même phrase, nous pouvons mélanger plusieurs systèmes d’écriture. Vous voyez que cela est tout à fait possible et dans la langue japonaise, cela est d’ailleurs très courant.
Quand bien même les japonais utilisent les arabiasūji, il est nécessaire de connaître le système numérique japonais. En effet, si je vous donne n’importe quel nombre, par exemple le 47… Comment les japonais vont-ils prononcer le nombre « 47 » ? Eh bien, ils vont le prononcer selon la prononciation des kanji. En kanji, « 47 » s’écrit et se prononce 四十七. (yonjū nana). Donc, vous comprenez bien qu’il nous faudra étudier sans faute le système numérique japonais basé sur les kanji pour pouvoir lire en japonais les chiffres arabes.
Pour vous donner un autre exemple, voici le nombre « 47 » en chiffres romain : XLVII. Comment allez-vous le lire ? Vous le lirez « quarante-sept ». Nous lisons dans notre propre langue un système d’écriture étranger. Pour les japonais, c’est pareil. Les japonais, eux, le liront « yonjū nana ». Ils liront dans leur propre langue selon leur système numérique à eux un système d’écriture étranger.
Donc, voilà pourquoi il vous est indispensable d’apprendre le système numérique japonais mais ne vous inquiétez pas, ce sera une partie de plaisir. Le système numérique japonais est très facile à apprendre, c’est de la logique pure, vous verrez ; très facile à apprendre même si à l’écrit ce n’est pas le système le plus pratique, nous avons pu le voir. Nous apprendrons à compter de zéro jusqu’à l’infini, nous apprendrons aussi à écrire la date en japonais, à lire l’heure et plein d’autres choses. Mais avant d’en arriver là, nous devons voir en détails les kana et les kanji. Le programme de cette première saison est encore très chargé.

Ce cours était le dernier de cette seconde partie. Révisez bien tout ce que nous avons vu jusqu’ici car dès le prochain cours, nous entrerons dans le vif du sujet.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce cours et je vous dis à très bientôt.